Hors cadre

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Quand j’ai quitté le job de mes rêves, j’ai envoyé à mon patron un PowerPoint de 15 pages pour faire le bilan et expliciter mon départ. J’y reprochais à l’entreprise « Un manque de cadre me permettant de savoir quelle est ma place et quelles sont mes responsabilités. » Quelques slides plus loin, je notais : « Je dépasse très certainement souvent le cadre de mes fonctions ce qui engendre des conflits, mais peut-on vraiment reprocher à quelqu’un de « sortir du cadre » lorsqu’il n’y a tout bonnement aucun cadre ?

Sur le plan professionnel, comme j’ai un esprit analytique, j’ai besoin qu’on m’explicite très clairement les attentes à mon égard pour pouvoir m’y plier : je décortique, j’intègre, j’applique. C’est ainsi qu’un job supposément « de rêve » s’est transformé en enfer, parce que mon mode de fonctionnement particulier ne me permet pas de fonctionner correctement dans une entreprise où tout est flou et contradictoire. Et je me suis rendue compte que c’était un peu le problème des rêves : on finit toujours par se réveiller et se prendre de plein fouet sa vraie nature…

Quoi qu’il en soit, j’ai toujours été hors cadre, dans ma vie, dans mes relations, partout, et j’en ai conscience. J’ai beau essayer, observer, [tenter de] reproduire, j’arrive pas à y rentrer. Et je continuerai sans doute d’essayer jusqu’à la fin, par convention sociale, même s’il y aura toujours un bout qui dépasse…