Masque social

milk

Sourire. Prétendre que tout va bien. Ne surtout rien laisser transparaître. Combien étaient-ils avant, à jouer ce rôle quotidiennement ? Enfilant tous les matins, un faux sourire de « tout va bien » alors qu’à l’intérieur d’eux-mêmes, ils contenaient une tempête ? Finalement, ils ne sont pas si mal, ces masques imposés par la pandémie. Plus besoin de sourire-mensonge. Plus besoin de sourire. Plus besoin.

J’aime pas porter un masque. C’est contraignant, on respire mal dedans, ça file des boutons, ça met de la buée sur les lunettes et c’est un truc en plus à ajouter sur la liste mentale des « ne pas oublier ».

Et puis je me rappelle qu’au fond, j’ai grandi avec un masque. Un masque social. Celui qui te contraint à cacher tes émotions, à te normaliser, à effacer une part de toi pour ne surtout pas créer de vagues. Celui qui te pousse à grimacer un sourire forcé et à répondre « oui » à l’absurde question « ça va », même lorsqu’en réalité tu étouffes un énorme cri de douleur à l’intérieur de toi. Celui qui te bouffe une énergie folle pour tenter de « paraître », dans une société où il est extrêmement mal vu de tout simplement « être ».

Alors j’y réfléchis à nouveau, et je me dis que ces masques chirurgicaux, ils ne sont pas si contraignants finalement, quand on pense à tous ces masques mentaux tellement plus éprouvants…