Petites histoires que murmurait la pluie

milk

Plic, Ploc…

C’étaient ces jours de pluie, c’étaient ces jours d’espoir
C’étaient ces jours de gris que comptaient les histoires
Ces jours où la lumière voulait percer le noir
Ces jours où murmuraient les coups de vent du soir

C’étaient des gouttes d’eau qui glissaient sur les plantes
Des petites chenilles qui remontaient la pente
Un nénuphar caché à l’abri des torrents
Un oiseau audacieux qui combattait le temps

C’étaient des chats mouillés qui faisaient le gros dos
Secouant leur fourrure et trempés jusqu’aux os
C’étaient des chiens errants qui cherchaient une bonne âme
Des couples sous la couette qui ravivaient leur flamme

C’étaient des solitaires qui contemplaient la terre
La regardant tourner assis sur une fenêtre
C’étaient des déprimés qui imitaient le ciel
Pleurant pour oublier leurs soucis personnels

C’étaient des musiciens qui n’avaient peur de rien
S’accordant sur la pluie pour chanter leur refrain
C’étaient des euphoriques qui hurlaient au grand jour
En dansant sous la pluie au point de non-retour

C’était un ver de terre qui rampait sur le sol
Une pauvresse droguée que l’on traitait de folle
C’était une fleur fanée qui perdait ses pétales
Des bourgeois qui buvaient dans des coupes de cristal

C’étaient tous ces soldats qui tombaient au combat
Se battant pour une cause qu’ils ne soutiennent même pas
C’étaient tous ces enfants qui sautaient dans les flaques
Observant dans le ciel la naissance d’un arc

C’était une grand-mère oubliée par les gens
Qui se laissait mourir sous les yeux des passants
Mendiant seulement pour un joli sourire
Avant d’enfin pouvoir se laisser dépérir

C’étaient ces p’tites histoires que murmurait la pluie
Contemplant, amusée, le rythme de la vie.

Plic, ploc, plic, ploc…

Texte 2009 – Photos 2012