Beauté

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On dit toujours que la beauté est une chose subjective. Différente selon le regard qui l’observe, mais pourtant normalisée par la société, évoluant au fil des époques et selon les pays.

Naître avec un corps qui correspond à sa norme, c’est disposer d’un réel avantage pour affronter la vie. On nous apprend bien plus à être beau/belle et à prendre soin de son corps qu’à être cultivé, empathique, bienveillant.

Et même si j’aime à croire que la véritable beauté est celle intériorisée que nous renvoyons lorsque nous rayonnons en étant présent pour autrui, celle de l’âme somme toute, je serais bien hypocrite de dire que je n’ai pas cherché celle du corps.

Dompter mon image. Mettre du maquillage. M’accessoiriser. Trouver les bons angles. Rentrer le ventre, arrêter de respirer. Positionner les bras, les jambes pour prétendre être plus mince que je ne le suis vraiment. Poser comme une midinette, un grand sourire sur le visage, faire semblant que moi aussi, je peux être une jolie fille comme celles des magazines tout en sachant que je m’en trouve aux antipodes.

Et paradoxalement, les photos que je préfère sont celles où je suis « moche ». Volontairement moche, bien sûr ; une laideur calculée, un angle bien posé, une mocheté esthétique qui rend les déformations de mon visage acceptables à mes yeux ; pas celle des photos de soirée avec le mauvais angle sur lesquels un.e pote bourré.e peut te taguer sur Facebook pour te voir répondre que tu ressembles à un hamster.

Les possibilités du corps sont multiples, et je suis toujours fascinée de voir à quel point il est aisé de s’enlaidir ou de s’embellir. Car avec le bon angle et la bonne lumière, tout le monde est beau. Il n’y a pas de personne non-photogénique ; il n’y a que des mauvais photographes.

La beauté est une chose subjective, mais finalement, je préfère largement que l’on m’apprécie pour ma beauté intérieure que j’essaie tant bien que mal de créer au fil des années, que pour celle de mon corps que je n’ai aucune envie de m’épuiser à contrôler.